ESCADRILLE 4B3 "HIBOU"
Homologation n° A809
Définition héraldique : Croissant de lune de gueules à une chouette de sable éployée plumée d'argent posée sur une onde d'azur mise en terrasse le tout dépassée
Symboliquement sa première escadrille porte les traditions de la flottille 4B3 qui opéra au sein de l’aviation navale jusqu’en 1936. La formation du Ministère de l'Air, en septembre 1928, est le prélude à l'autonomie totale de l'aéronautique militaire. L'ensemble des forces aériennes qui dépendait de plusieurs ministères (Guerre, Marine et Colonies), va laborieusement s'organiser sous l'autorité d'un chef unique, et former ainsi l'Armée de l'Air. La Marine réussit toutefois à conserver une partie de son aviation, l'aéronavale, et obtient, de plus, que l'Armée de l'air lui détache pour emploi quelques unités aériennes : ce sont les Escadres de coopération maritime.
En juillet 1927 à Cherbourg l’escadrille de bombardement 1B1 héritière de l’ex 1R2, voit le jour, armée tout d’abord en Farman Goliath 165 puis remplacés en 1930 par la version 168. Désignée pour servir en Tunisie durant l’année 1933, elle stationne à Sidi Ahmed (Bizerte) où elle prend l’appellation de 4B3 le 1er septembre de cette année. Elle devient la première escadrille du GB I/25. Son premier commandant « Air » est le capitaine Chassin (ex officier de Marine ayant opté pour cette arme) et qui terminera sa carrière en tant qu’officier général.
La suite de l'histoire de la 4B3 accompagne fidèlement celle du Groupe de Bombardement puisqu'elle suivra ses traditions sous ses diverses appellations jusqu'à aujourd'hui comme 1ere escadrille de l'ETR.
Au cours du XXe siècle, le "Hibou" a été peint sur la carlingue ou la dérive de bien des appareils. Ainsi, au début de la Seconde Guerre mondiale, ce sont des Bloch 200. Plus tard au cours du conflit, l'escadrille échangea ses lourds bimoteurs contre le plus maniable LéO 45, puis des "Halifax" lors de son intégration à la RAF. Parmi toutes les anecdotes et faits d'armes de cette période figure, par exemple, celle du CNE Stanislas. Au cours d'une mission dans la nuit du 8 février 1945, son avion est atteint de plein fouet et explose. Stanislas est le seul rescapé des dix membres d'équipage (photo, Stanislas est le 2e en partant de la gauche).
Après-guerre, le 4B3 échange tardivement ses "Halifax" contre des B26 "Invader", largement exploités pendant la Guerre d'Indochine et notamment le siège de Dien Bien Phu. La fin du conflit asiatique met aussi un terme à l'existence du GB I/25 TUNISIE. La 4B3 est mise en sommeil, bien que pour une durée limitée puisque les traditions du I/25 sont très vite reprises par le nouvel Escadron de Bombardement (EB) 2/92 AQUITAINE. Le Hibou trouve alors place sur les carlingues des nouveaux chasseurs lourds SO 4050 "Vautour". La 4B3 emploie la version IIB, celle avec le nez vitré pour accomoder un navigateur/bombardier
La dissolution du 2/92 en 1974 entraîna le transfert des traditions vers le Centre d'Instruction des Forces Aériennes Stratégiques (CIFAS 328), toujours sur la base de Bordeaux-Mérignac. Au gré des changements de nom de l'unité, la 4B3 a ainsi accueilli le Mirage IV A et le Mirage III B, même si l'insigne n'a pas été porté sur ces magnifiques fuselages.
En 1992 la 4B3 est de nouveau mise en sommeil pour n'être réactivée qu'en 2001 sur la base aérienne 116 de Luxeuil comme escadrille du nouveau Centre d'instruction tactique (CITAC) 339 AQUITAINE, chargé de la formation des équipages de Mirage 2000 N. Le CITAC disposait d'ailleurs d'un Falcon 20 SNA reconnaissable au radôme de 2000N.
En 2010, la 4B3 devient la première escadrille du nouvellement créé Escadron de Transformation Rafale 2/92 AQUITAINE sur le tout dernier vecteur de l'armée de l'air, le Rafale. Depuis, le Hibou est visible sur les monoplaces et les biplaces de l'unité, accompagné de son fidèle Bison ou glorieusement seul.